- réchapper
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♢ Plus cour. EN RÉCHAPPER. « j'ai failli y passer; mais [...] je crois que j'en réchapperai » (Zola)(cf. S'en sortir, s'en tirer). — Absolt Guérir; s'en sortir vivant. Personne n'en a réchappé, n'en est réchappé (état).Synonymes :- s'en sortir (familier)- s'en tirer (familier)réchapperv.d1./d v. intr. Se tirer d'un grand péril. Il a réchappé de l'accident. Il en a (ou il en est) réchappé.d2./d v. tr. (Québec) Tirer (qqn) d'un danger, guérir (qqn) d'une maladie. Réchapper un enfant malade.⇒RÉCHAPPER, verbe trans. indir.Réchapper (de qqc.)A. — Échapper (par chance, in extremis) à un danger grave, généralement à un danger de mort. Il est mort, ou du moins il ne réchappera pas du coup qu'il a reçu à la tête (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 49). Un petit entrepreneur de toiture (...) a, dans un accident de chemin de fer, les deux jambes coupées. Il devait mourir. Il réchappe par un miracle (GONCOURT, Journal, 1876, p. 1130).♦ En réchapper. Synon. fam. s'en tirer. Eh bien! Michel, j'en suis encore réchappé cette fois, hé! hé! hé!... Ta femme m'a bien soigné; sans ses bonnes soupes grasses, je passais l'arme à gauche (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 385). Empl. pronom. J'étais bien sûr qu'il ne s'en réchapperait pas, puisque ses entrailles étaient à jour ([L'HÉRITIER], Suppl. Mém. Vidocq, t. 1, 1830, p. 313)— Part. passé ou adj. Elle se décida à attendre, à patienter jusqu'au dimanche (...) se persuadant que sa fille était « réchappée » (GONCOURT, G. Lacerteux, 1864, p. 118). Les grâces pudiques d'une Virginie réchappée du naufrage (A. FRANCE, Bonnard, 1881, p. 449).— Rare. Réchapper à qqc. (constr. analogue à la constr. échapper à qqc.). Si je réchappe à cette crise, il faudra réviser toute notre vie tous les deux (ANOUILH, Ornifle, 1955, III, p. 142 ds ROB.).B. — Rare. Échapper (de justesse) d'un lieu. Nous plaçons « quelque chose » sur le trajet d'un faisceau de particules électriques (...). Nous demandons ensuite aux électrons qui en réchappent d'aller induire une réaction chimique au sein d'un milieu sensible à cette projection (P. MORAND, Confins vie, 1955, p. 26). Empl. pronom. Un être jaillit parfois, pour une brève exaltation, hors de soi-même, puis y retombe, se réchappe un peu endolori (ARNOUX, Rossignol napol., 1937, p. 192).REM. Réchappé, part. passé en empl. subst. masc., rare. Synon. de rescapé. Les réchappés de ce grand naufrage ont des souvenirs terrifiants (ALAIN, Propos, 1912, p. 131).Prononc. et Orth.:[
], (il) réchappe [-
]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1er quart XIIIe s. rescaper (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, éd. van Hamel, CXCVIII, 6). Dér. de échapper; préf. re-. Fréq. abs. littér.:62 (réchappé: 21). Bbg. KLOZNER (L.). Rescapé. Z. fr. Spr. Lit. 1919, t. 45, p. 154.
réchapper [ʀeʃape] v.ÉTYM. XVIIe; reschapper, v. 1220; rescaper, fin XIIe (→ Rescapé); de re-, et échapper.❖———I V. intr. Échapper à un péril pressant, menaçant. || Réchapper à un danger, d'une guerre, d'une maladie (⇒ Guérir), d'une épidémie… ⇒ Sortir (s'en), tirer (s'en). — Plus cour. || En réchapper. || J'ai failli y passer (cit. 38),… je crois que j'en réchapperai. || Il a réchappé de l'accident (action); il en est réchappé (état). — Absolt. Guérir (→ Forme, cit. 63); s'en sortir vivant. ⇒ Sauf. || Personne n'en réchappa.1 Il y a beaucoup de choses qu'il ne faut pas, mon pauvre Machetu ! Si je réchappe à cette crise, il faudra réviser toute notre vie tous les deux.J. Anouilh, Ornifle, III, p. 142.———II V. tr. (Fin XIIIe). Vx. Tirer (qqn) d'un danger.2 Maître fou, lui dit Candide, je l'ai réchappé des galères.Voltaire, Candide, 29.——————réchappé, ée p. p. adj.ÉTYM. (1588, reschappez).♦ || Des blessés légers réchappés d'un accident. — N. (Rare). || Les réchappés de ce grand naufrage (cit. 3). ⇒ Rescapé.
Encyclopédie Universelle. 2012.